Recruter le bon manager pour gérer sa filiale en Inde
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La réussite de la création d’une filiale en Inde repose en grande partie sur le chargé de la piloter. Une bonne raison de le choisir avec soin, en fonction de critères pertinents. Le directeur de filiale doit également créer des partenariats avec les professionnels locaux. Il est donc important qu’il ait de bonnes qualités relationnelles. Il est, sur place, l’interlocuteur privilégié des sous-traitants, des fournisseurs, des clients et de la presse. Dans ce contexte, on peut se demander comment recruter le bon manager pour gérer sa filiale en Inde.
Réserver les VIE aux études de marché
Certaines PME n’hésitent pas utiliser des VIE (volontaires internationaux en entreprise) comme représentants commerciaux et envoient donc des jeunes de 20 à 25 ans prospecter le marché indien. Cette stratégie a de bonnes chances de se solder par un échec ou au minimum par une perte de temps, surtout si le VIE ne connaît pas l’Inde.
S’il s’agit de réaliser une étude de marché, de recueillir des informations ou de tester l’adaptation d’un produit au marché indien, la tâche peut être confiée à un VIE. Mais pour nouer des contacts avec de grandes entreprises indiennes, cela risque d’être beaucoup plus compliqué car dans ce pays, l’âge a une grande importance, tout comme la position hiérarchique. Les profils VIE ne sont donc pas les meilleurs profils à recruter pour gérer sa filiale en Inde. Il y a toujours des exceptions bien sûr, et nous avons déjà vu à l’oeuvre de très bon VIE en Inde qui ont su gérer et développer la filiale d’entreprise française.
Privilégier la connaissance de l’Inde et l’intérêt pour ce pays
Compte tenu de sa spécificité culturelle et de ses fortes différences avec le monde occidental, l’Inde n’est pas un pays qui convient à tout le monde. Il est préférable d’envoyer en Inde une personne qui connaît déjà le pays et manifeste un intérêt sincère pour sa culture.
C’est aussi un pays exigeant une certaine souplesse intellectuelle. Pas question ici d’appliquer simplement des modèles de management occidentaux, il s’agit plutôt d’inventer des solutions nouvelles en intégrant la réalité indienne. La stratégie et la réussite des managers français en Inde sont souvent liées à la vision qu’ils ont de ce pays et la souplesse avec laquelle ils abordent les contrariétés.
Le bon manager pour gérer sa filiale en Inde sera donc une personne qui connait déjà le terrain, qui soit souple et ouvert d’esprit. Il faut aussi avoir un réel intérêt pour ce pays magnifique, certain d’irons qu’il faut l’aimer.
Bâtir sur le long terme
Le choix d’un « global manager », qui considèrera son passage en Inde comme une simple étape de trois ans dans sa progression de carrière, voire même comme un mauvais moment à passer avant d’accéder à des postes plus intéressants, n’est sans doute pas la bonne option.
Les managers qui réussissent en Inde sont ceux qui développent le plus souvent une vision de long terme et sont installés depuis au moins cinq ou six ans dans le pays. Ils réussissent à gérer l’important turnover de la main-d’œuvre qualifiée indienne en « hybridant » les bonnes pratiques occidentales et indiennes, voire en faisant de leur entreprise un véritable « benchmark » en matière de formation et de gestion des ressources humaines.
En résumé
Le choix du manager qui va piloter une implantation en Inde doit donc être bien réfléchi. Recruter le bon manager pour gérer sa filiale en Inde est un défi.
Connaissance du pays, intérêt pour sa culture, souplesse intellectuelle et volonté de construire sur la durée apparaissent comme des conditions nécessaires.
Cette recommandation a été publiée par La Fabrique de l’Exportation, le Think Tank novateur. Elle réunit tant des chefs d’entreprises que des universitaires, des représentants de l’administration française, des dirigeants d’institutions dédiées au développement international des entreprises, des représentants d’organisations professionnelles, de pôles de compétitivité ou encore des journalistes.